L'histoire du sucre
Merci à la nature généreuse qui nous offre des milliers de plantes et de fruits contenant les substances sucrée

Depuis la nuit des temps, c'était la canne à sucre qui fournissait le sucre à l'humanité, renfermant un sucre facilement accessible sous forme d'un sirop fortement concentré, d'extraction artisanale aisée et de conservation facile.

La canne à sucre et son "miel de roseau"

  

Le canne sucrée a d'abord été utilisé à l'état sauvage avant d'être cultivé, cette culture remontant d'ailleurs à la plus haute antiquité. 

 

La tradition indienne nous apprend que la canne à sucre était connue et utilisée depuis la plus haute antiquité par les habitants du golfe du Bengale. Le Bengale lui-même fut appelé autrefois " fur" ou " faura" (pays du sucre). 

 

Le sucre de canne est introduite au Mexique par Fernando Pizzaro en 1533, et au Brésil par les Portugais en 1520.

Le mot sucre à une étymologie Indienne. C'est en effet le terme "SARAKARA" qui a donné naissance à toutes les versions du mot sucre dans les langues mondiales : Sukkar en arabe, Saccharum en latin, Zucchero en italien, Seker en turc, Zucker en allemand, Sugar en anglais, Acùcar en portugais, Sucre en français etc.

Betterave ou Canne à sucre

Le principe même de l'extraction du sucre "qu'il soit de canne ou de betterave" est d'isoler la saccharose en éliminant les composants résiduels de la plante. Plus le sucre est blanc, plus il est affiné : plus il est d'un roux foncé, plus il contient de résidus de la plante.

Les résidus d'extraction ou de raffinage jusqu'a la mélasse, sont parfois recherchés pour des préparations particulières mais il faut savoir que si le sucre blanc est souvent indispensable a certaines préparations délicates, d'autres aiment les arômes secondaires que donnent le sucre roux.

Aujourd'hui, malgré les polémiques diététiques, sucre de canne et le sucre de betterave se retrouvent sur nos tables, mais il semble que pour la confection des desserts sucrés, le sucre de betterave soit le plus employé... question de goût!

Différentes présentations du sucre à connaître :

Blancs en quartiers de luxe: Obtenu par cristallisation lente de sirops très purs en moulages parallélépipédiques, les plaquettes obtenues étant sciées en grosses baguettes puis cassées, ils ont la particularité d'être très brillants.

Boulé: Le sucre cristallisé grillé jusqu'à 116°C amène au stade du petit boulé, les bulles ne restent plus attachées, le sirop peu former entre les doigts une boule gluante, molle (pour la meringue italienne. A 126°C, le sirop est au grand boulé, en soufflant à travers l'écumoire le sucre ne s'envole plus en bulles mais en flocons neigeux ou encore roulé entre les doigts, il forme une boule plus dure pour la même utilisation, un peu plus ferme.

Caramel: Obtenu industriellement à partir du sucre affiné ou de sucre et de glucose, restant liquide ou obtenu en chauffant le sucre avec de l'eau  " 500 g de sucre pour 8 cl d'eau" à 150°, la coloration est naturelle et s'accentue selon la température. Le caramel peut aussi être obtenu sans ajout d'eau : on fait fondre le tiers du sucre en remuant puis on lui incorpore peu à peu le reste en continuant à remuer..

Cassonade: Cristaux obtenus par rassemblement sous vide du jus de la canne à sucre. Sucre brun roux.

Cristallisé blanc: Recueilli après le rassemblement sous vide et cristallisation des sirops au stade final de l'extraction en sucrerie. Le coefficient de pureté détermine le classement commercial.

Cubes cassés, blancs et roux: Obtenu par moulage en baguettes de section carrée de sucre cristallisé raffiné blanc ou de sucre cristallisé roux de canne. Les baguettes sont ensuite cassés en quartiers irréguliers.

Dés blancs (ou cubes) moulés: Comme les quartiers blancs, mais en cubes réguliers de petit calibre.

Filet ou lissé: Sucre cristallisé grillé " 500 g de sucre pour 25 cl d'eau" à 101° Celsius, le sirop est au petit filet ou petit lissé, à 102°C on obtient le grand filet ou grand lissé. En trempant une écumoire elle-même préalablement trempée dans l'eau froide, puis dans le sirop et en prélevant le sirop avec les doigts mouillés on a lorsqu'on écarte les doigts un petit filet visqueux dans le premier cas (pour la pâte d'amande), un fil plus résistant dans le second cas pour les crèmes au beurre, certains glaçages.

Fondant: Sirop de sucre travaillé à un certain stade de cuisson pour présenter un aspect de pâte épaisse très blanche.

Glace: Sucre réduit en poudre obtenu par tamisage ou broyage du sucre cristallisé blanc. Se présente en cristaux inférieurs à 0,15 mm plus une addition de 3 % d'amidon pour éviter sa prise en bloc.

Grêlons: Grains de forme arrondie obtenus par concassage de quartiers ou de baguettes de sucre raffiné très purs. 

Quartiers blancs: Cristaux encore chauds et humides, compressés automatiquement dans des moulages et agglomérés par séchage, de tailles de 1 à 4, un morceau n° 3 pesant environ 7 g et un quartier n° 4 environ 5 g.

Quartiers roux de canne: Cristaux de sucre roux de canne (cassonade) compressés encore chauds et humides dans des moulages, agglomérés par séchage pesant jusqu'a 5 grammes.

Pain: Masse grillée et chaude versée dans un moulage conique dont la pointe est percée pour permettre l'élimination de l'eau mère, le pain refroidi dans le moulage est ensuite essoré et séché en étuve..

Semoule: Obtenu par tamisage ou broyage du sucre cristallisé blanc. Se présente en cristaux d'environ 0,3 mm.

Sirop de sucre: Sucre cristallisé grillé " 500 g de sucre pour 50 cl d'eau" pendant 1 min à 100°C.

Sucre candi: Très gros cristaux obtenus par cristallisation lente d'un sirop de sucre très affiné pour le candi blanc, coloré par caramélisation pour le candi brun, le sirop concentré est chaud (100 °C) et mis à refroidir dans des bacs tendus de fil de lin ou de coton.

Sucre gélifiant: Cristallisé blanc additionné de pectine de fruits et acide citrique alimentaire.

Sucre inverti ou interverti: Se présentant sous forme pâteuse blanche, d'un rassemblement sensiblement identique à celle du miel, il est obtenu par hydrolyse du saccharose.

Sucre liquide ou sirop de sucre: Solution d'eau et de sucre, se présentant comme un liquide épais d’incolore à blond, dans lequel une quantité plus ou moins importante de saccharose a été transformée en sucre inverti.

Sucre vanillé: Sucre semoule parfumé avec de l'extrait ou de l'essence de vanille naturelle, il doit comporter au moins 10 g de vanille par 100 g de produit.

Sucre vanilline: Sucre semoule additionné de vanilline synthétique.

Vergeoise: Produit de raffinerie à consistance moelleuse, coloré par les composants naturels de la plante vergeoise blonde provenant d'un premier sirop d'épuisement, la vergeoise brune plus colorée provient d'un second sirop d'épuisement.

La cuisson

La cuisson du sucre
Le sucre consacré pour la confection des desserts est le sucre semoule " sucre en poudre", sauf pour certaines préparations : glaçage, sauce, sorbets ou autres recettes, le sucre glace ou le sirop de sucre selon le cas sont à préférer. Jadis,  lorsque le sucre était impur les pâtissiers devaient clarifier le sirop de sucre avec des blanc d'œufs, aujourd'hui ce n'est plus obligatoire.

Précautions à prendre
Il faut agir dans un récipient en cuivre. Le sucre doit d'abord être dissous dans un peu d'eau. Le mélange sucre eau doit être porté à ébullition. On peut au départ remuer de temps en temps le récipient affin que le sucre bouillonne uniformément mais il faut cesser lorsque l'ébullition se produit pour éviter la cristallisation, les spécialistes disent que le sucre pourrait mourir...

Si l'on opère sur la flamme du gaz (à préférer car facilement réglable) il faut veiller à ce que la flamme ne dépasse pas le fond du récipient pour lécher le côté.

Selon l'utilisation du sucre grillé, la densité du sirop obtenue peut être différente. Pour réussir parfaitement le sirop désiré, il est mieux de ne pas mettre au départ plus d'eau que nécessaire affin de ne pas avoir à trop prolonger la cuisson.

 La plus simple méthode pour mesurer le point de la cuisson est d'utiliser un thermomètre spécial à sucre ou un thermomètre densimétrique. Autrefois on mesurait en degrés Baumé ce qui n'est plus autorisé mais bien des ménagères possèdent encore un pèse-sirop ainsi gradué.

 

Merci à Susana Silva pour la rédaction de ce dossier